Réussir son premier roman – V : Les bons outils

L’ENVIRONNEMENT

Pour écrire, et surtout pour écrire bien, il conviendra d’abord de trouver les conditions idéales, l’environnement favorable. Comme je le disais en introduction, écrire est un travail, un vrai, et on ne travaille pas dans n’importe quelles conditions.
Encore une fois, chaque auteur a besoin de son propre environnement de travail, son petit univers à lui. Certains aiment écrire dans les cafés, au milieu des gens et du bruit. Certains écrivent en musique. D’autres cherchent le silence absolu, l’isolement.
En toute logique, je vous conseillerais de trouver avant tout un lieu où vous vous sentez bien et de fuir, si possible, toutes les distractions potentielles (votre téléphone, votre diabolique connexion aux réseaux sociaux, vos enfants turbulents, votre vilaine télévision…), car la plupart des différents stades de l’écriture exige une grande concentration. Si la musique aide à vous concentrer, écoutez-en ! Si, paradoxalement, vous immerger au milieu des gens facilite votre attention, trouvez-vous un chouette petit bistrot et calez-vous derrière une table. Si vous préférez écrire au calme, aménagez votre bureau à votre goût !
L’essentiel, c’est de vous sentir bien, et d’en prendre la peine : ménager son espace de travail, c’est déjà affirmer qu’on y croit !

LE CARNET EST TON AMI

Si écrire est un travail, un artisanat, alors l’adage selon lequel un bon ouvrier a toujours de bons outils s’applique ici aussi… Voici une liste non exhaustive des outils que je vous recommande, tout au long du processus de création.
En premier lieu, le carnet. La plupart des auteurs – même s’ils écrivent ensuite sur un ordinateur – en utilisent, et en ont un sur eux le plus souvent possible. Pratique, il se glisse dans la poche, on écrit dessus à la main, ce qui permet, dans la phase de conception, de rayer, d’entourer, de relier d’un trait tel et tel élément, de faire des schémas, de jeter rapidement des idées quand elles vous tombent dessus au beau milieu d’une rue, pendant un repas… Dans la phase de documentation, on s’en servira aussi pour prendre des notes sur les ouvrages que l’on compulse en bibliothèque, ou sur les confessions d’une personne que l’on interroge…

LE DICTAPHONE AUSSI

Aujourd’hui, la plupart des téléphones portables en intègre un, bref, vous en cachez presque tous dans votre poche, tout le temps ! Le dictaphone s’avérera fort pratique lors de vos éventuels repérages : quand vous visiterez un endroit, que vous marcherez dans les ruelles d’un joli village, plutôt que de prendre des notes fastidieuses, vous enregistrerez vos impressions sur les lieux que vous visiterez, vous noterez les couleurs, les odeurs, l’atmosphère, toutes ces choses qui vous seront utiles plus tard lors de vos descriptions. Enfin, le dictaphone s’avérera salvateur pendant la phase de documentation, quand vous irez interviewer tel ou tel spécialiste qui vous livrera son précieux savoir.

LE TRAITEMENT DE TEXTE

Si quelques rares auteurs privilégient encore l’écriture à la main ou à la machine à écrire, il est indéniable que le traitement de texte offre de nombreux avantages. La fonction « chercher », par exemple, est une véritable aubaine quand vous ne vous souvenez plus où apparaît tel ou tel personnage pour la première fois et comment vous l’avez décrit ; la fonction « chercher/remplacer » est miraculeuse quand, soudain, vous décidez de changer le nom de votre héros au bout de trois cents pages ; la correction d’orthographe automatique vous permet aussi de gagner du temps lors de votre relecture… En outre, très peu d’éditeurs (voire aucun) accepteront de lire un manuscrit au sens propre du terme, tous exigeront un « tapuscrit » soigneusement mis en forme (nous reviendrons plus tard sur la mise en forme). Le vilain résistant anti-GAFAM ne résiste toutefois pas à l’envie de vous inciter à utiliser un traitement de texte en open-source, tout aussi efficace et bien moins intrusif, tel que celui d’OpenOffice ou de LibreOffice

LA SAUVEGARDE

Je ne saurais jamais assez insister sur ce point ! Presque tous les écrivains contemporains (dont votre serviteur) ont connu l’enfer du vol d’ordinateur ou du plantage de disque dur, des centaines de pages perdues à tout jamais dans le méandre des clusters défectueux ! Pour ma part, en 1999, j’ai perdu 400 pages d’un livre, c’était il y a vingt ans et je m’en souviens encore !! Il existe plusieurs solutions pour se protéger de ce drame cruel : sauvegarder quotidiennement votre travail sur des supports externes (clés USB, disques durs, etc…) ou utiliser des applications dédiées comme Mobile Me ou DropBox, lequel recueille ma préférence personnelle. Ces services de stockage et de partage en ligne dits « en nuage » présentent de nombreux avantage : ils assurent la sauvegarde instantanée de votre travail, conservent la trace de vos modifications, permettent même de travailler à plusieurs sur un même fichier et vous évitent de devoir emporter votre ordinateur partout avec vous. Où que vous soyez, sur quelque ordinateur que vous soyez, pour peu qu’il ait une connexion internet, vous pouvez retrouver votre fichier en ligne ! Toute modification que vous y apporterez sera instantanément reportée sur tous vos supports connectés. Un vrai miracle ! Je n’ai, malheureusement, aucune action chez DropBox inc., mais je peux le dire : depuis que je l’utilise, cette application a changé ma vie d’écrivain.